Allô RH ! #Épisode 1

Rencontre avec Anne-Louise DAVY, Responsable RH du Groupe ENVIE. Elle nous partage ses défis, les actions qu’elle met en place pour  les relever, sa vision du secteur…

Parlez nous de vous

Je suis Anne-Louise Davy, je suis responsable RH du Groupe Envie, soit 7 restaurants à Rennes. J’ai commencé par faire une licence de droit et ensuite j’ai fait un master Ressources Humaines en alternance, où j’ai débuté en restauration à Paris.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’évoluer dans les ressources humaines en restauration ?

À l’origine, la restauration a toujours été une passion de par mon papa qui est cuisinier de métier. La restauration m’a toujours attirée, j’adorais les hôtels et les restaurants, et puis mon alternance au Shangri-La a confirmé mon envie de travailler en restauration.

Depuis que vous travaillez pour ce secteur, à quels nouveaux challenges faites-vous face ?

Aujourd’hui, le plus gros challenge pour moi c’est le turnover et le manque de candidats. C’est un secteur qui a beaucoup souffert, c’est le plus gros challenge. Il y a beaucoup d’absentéisme, du moins plus qu’avant, on essaye d’y pallier par des actions, des mises en place d’outils et beaucoup de communication entre les équipes. On essaye de mettre en place des activités et des récompenses, par exemple quand un employé finit sa période d’essai.  

La pénurie de personnel vous a-t-elle poussé à revoir le cadre de travail de vos équipes ?

En termes de cadre de travail on a évolué après la période de Covid, on a réaménagé les jours d’ouvertures dans certains restaurants. Il y avait des restaurants qui étaient ouverts 6j/7 et aujourd’hui on a décidé de fermer 2 jours consécutifs, le dimanche et le lundi. Ce qui a permis aux salariés de bénéficier d’un vrai weekend, qui est aussi un facteur de fidélisation. Il y a un autre restaurant où on était ouvert le samedi toute la journée, désormais on est ouvert seulement le samedi soir, ça leur permet de couper dans la semaine. On essaye de faire au mieux pour que les salariés puissent retrouver un équilibre entre leurs vies professionnelles et personnelles.

On a mis en place un outil de communication qui s’appelle Workplace, via Facebook, qui nous permet d’échanger avec les salariés sur les nouveautés dans nos différents restaurants et de voir les actions qu’on met en place. À travers la communication, on fait en sorte que les salariés sachent ce qu’il se passe en interne.

Au quotidien, quelle est votre stratégie pour optimiser votre marque employeur ?

En interne, on met notre marque employeur en avant à travers ces moments où on offre des petits cadeaux, comme un café ou un goûter pour les féliciter d’avoir finalisé leur période d’essai.
En 2019, on avait organisé une journée où on avait rassemblé tous nos salariés, qui s’appelait la “Envie Party”. C’était le 31 décembre, pendant toute la journée il y avait des animations, des récompenses…


On essaye de fédérer en interne. On a tout un processus d’intégration sous forme de formation, qui nous permet de former nos nouveaux salariés pour qu’ils soient bien intégrés et bien accueillis.

En externe, ça passe principalement par les réseaux sociaux, avec une communication qui est faite par notre responsable communication, à travers des articles etc.

Selon vous, à quoi ressemble une candidature idéale ?

Alors nous, on mise principalement sur le savoir être, la motivationet l’envie d’apprendre. Aujourd’hui on a encore des salariés qui sont passionnés par la restauration, ça c’est le top ! Parce qu’ils vont vouloir apprendre et se challenger sur des évolutions. 

On mise vraiment sur le savoir-être, on part du principe que les compétences s’apprennent, on est capable en interne de les former. Du moment qu’ils sont motivés, s’il y a pas de diplôme en hôtellerie ou en restauration pour nous ce n’est pas un problème.

À l’inverse quels sont les freins à l’embauche ?

En entretien, ça va être la nonchalance, si on sent qu’il n’y a pas forcément de respect ou un “je m’en foutisme” de ce qu’on propose, effectivement là ça va poser problème et je ne vais pas proposer cette personne à une équipe. Ce qui compte, c’est vraiment la motivation.

Du point de vue recruteur, comment attirer des candidats avec une bonne annonce ?

On mise sur la présentation de l’établissement, pour nous c’est hyper important que le candidat soit attiré par un univers, par un cadre… Puis, les missions qui seront attribuées à cette personne. On met aussi en avant que cette offre est valable pour un restaurant qui fait partie d’un groupe, et donc il y a des possibilités de transfert et d’évolution.

Quel est l’avantage d’utiliser une solution comme Cookorico pour votre recrutement ?

C’est rapide et efficace, Cookorico est un multi-diffuseur c’est hyper important pour nous, en un clic on sait que c’est diffusé sur plusieurs sites.

Les jeunes aujourd’hui ont leurs téléphones dans la main, ils vont aller regarder sur internet ! C’est réactif et rapide, en un clic ils peuvent transférer leur CV soit sur la plateforme soit sur le mail qu’on transmet également. La
rapidité et la réactivité sont importantes car dans la restauration c’est tout le temps l’urgence, dès qu’on peut gagner du temps on en profite.

En tant que responsable RH, quelle est votre vision de l’hôtellerie-restauration, secteur en tension ?

La restauration aujourd’hui a vécu une crise, on est encore dedans d’ailleurs. Après le confinement on a observé une désertion de nos salariés, entre 60% et 70% de départs, soit en reconversion, soit parce qu’ils se sont rendus compte en étant chez eux que la vie de famille était agréable. 

On repart de zéro, aujourd’hui on axe vraiment sur la formation, sur l’intégration. Il faut expliquer les choses, dans le détail et l’accompagnement des candidats. 

La restauration c’est un métier de passion, mais ça peut devenir une passion je pense. Il y a beaucoup de choses à faire, on a aussi axé sur la revalorisation salariale de nos salariés. C’est important pour fidéliser mais ce n’est pas le seul facteur. Pour nous il y a vraiment un accompagnement à faire et leur faire comprendre que la restauration c’est un beau métier, un métier de plaisir. Du plaisir aussi bien pour nos clients que pour le salarié lorsqu’il va donner du plaisir à nos clients, le but est de trouver la satisfaction. 

Il y a énormément d’axes à travailler aujourd’hui, on parlait de revalorisation salariale, on parle aussi d’une fidélisation à travers des actions… On leur propose d’organiser entre eux des escape games, du soccer entre équipes, on essaye de les axer sur du loisir, plus que de les contrôler purement sur leurs missions de travail de serveur ou de cuisinier.

Le secteur doit-il faire sa révolution ?

Forcément, je pense qu’aujourd’hui on en prend tous conscience, même à hauteur de nos syndicats qui sont en pourparler pour revoir les grilles salariales. On est vraiment dans une restructuration, je pense aussi que la restauration doit mener sa révolution sur la restauration en elle-même. En France, on a énormément de restaurants qui sont assez traditionnels, des brasseries…

 

Aujourd’hui, c’est vrai que nous nous sommes développés sur des concepts tels qu’AVEC et le WhiteFields Café, où là on n’est pas sur de la restauration traditionnelle. Je pense qu’il y a une vraie action à mener là-dessus, sur une restauration différente qui va d’autant plaire à nos clients. Des concepts qui donnent envie et qui permettent d’attirer des serveurs qui ne sont pas forcément qualifiés, que nous on pourra former. 

En revanche, sur la cuisine ça reste toujours de travailler des produits frais et locaux, on peut très bien axer une restauration locale et de marché dans un concept. Il y a un travail à faire là-dessus, plus du côté des restaurateurs. 

L'intérieur de l'AVEC, un restaurant rennais

Après du côté RH, ce sont toutes les actions de fidélisation dont on a parlé plus tôt.

Une petite anecdote dans votre parcours à nous partager ?

Au tout début quand je suis arrivée dans le groupe, on a recruté un salarié qui avait été hospitalisé pendant très longtemps, il n’avait pas de diplôme dans la restauration. Il a commencé en tant qu’équipier polyvalent au WhiteFields Café, au fur et à mesure il est devenu responsable de ce restaurant. C’était un recrutement inattendu, on ne savait pas du tout ce que ça allait donner. Physiquement c’était compliqué pour lui, mais on en a fait un responsable de salle. C’est grâce à lui et sa motivation, il est devenu passionné de restauration alors que c’était pas forcément un métier qui l’attirait au départ. C’est génial de voir que 2 ans après il est devenu responsable de salle et il a super bien géré son poste.


C’est intéressant de voir des évolutions comme celle-ci !

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