La pénurie de main-d’œuvre menace les hôteliers et restaurateurs

Alors que le gouvernement annonce pour le secteur des hôteliers-restaurateurs une réouverture par paliers, dont celle des terrasses pour des groupes de 6 personnes maximum dès le 19 mai, les sources d’inquiétudes sont nombreuses pour les établissements. 

On dénombre plus de 100 000 salariés qui pourraient ne pas reprendre leur activité

Bien que les établissements soient fermés administrativement depuis le 30 octobre 2020, beaucoup d’entre eux cherchent d’ores et déjà de la main-d’œuvre pour se préparer à la saison estivale

Cependant, selon une étude réalisée par les organismes professionnels sur les impacts de la crise sanitaire sur les besoins en emploi et en compétences pour la branche CHR, 100 000 salariés pourraient ne pas reprendre leur activité. Les hôteliers et restaurateurs devront donc faire face à la problématique du manque de personnel qualifié et expérimenté. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le secteur des hôteliers-restaurateurs était déjà touché par la pénurie de main-d’œuvre avant même la crise sanitaire. En plus des 60 000 à 80 000 postes vacants chaque année dans le secteur, il faudra faire face à ces 100 000 salariés déserteurs. 

Même si les salariés bénéficient de 84% de leur salaire net en chômage partiel, cela ne suffit pas à les fidéliser. Ces salariés, pour beaucoup, n’ont eu d’autres choix que de se reconvertir. À l’arrêt depuis plusieurs mois, certains ont dû se tourner vers d’autres horizons pour des raisons économiques, personnelles ou encore face à l’incertitude du secteur.

Aussi, de nombreux étudiants n’ont plus eu l’occasion de travailler dans la restauration et se sont tournés vers d’autres secteurs d’activité pour financer leurs études, des salariés proches de la retraite ont fait le choix d’écourter leur vie professionnelle ou d’autres encore ont réfléchi à une reconversion pour bénéficier d’un meilleur rythme de vie. Pour faire face à ces difficultés de recrutement, il faut trouver des solutions pour inciter les salariés à venir travailler. Pour les établissements, l’idée est de créer des métiers de vocation, mais aussi de laisser la chance aux novices.

L’inquiétude quant à la difficulté des apprentis à se former

Une autre inquiétude pour le secteur des hôteliers-restaurateurs est la difficulté pour les jeunes à se former. Alors que 500 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2020, soit 40% de plus que l’année précédente, la fermeture des établissements empêchent le bon déroulement de la formation des apprentis. 

Bien que ces derniers tentent de s’accrocher face à la crise sanitaire, beaucoup sont pénalisés par le fait de se retrouver sans entreprise ou au chômage et ne peuvent pas mettre leurs connaissances en pratique. Les enseignants craignent que certains apprentis, par manque d’expérience et d’immersion dans le milieu professionnel, baissent les bras et décrochent définitivement. 

Ce manque de connaissances du milieu professionnel pousse certains jeunes à penser qu’ils n’auront pas leurs chances d’être embauchés face à des apprentis qui ont effectué leur formation et obtenu leur examen pendant une période normale.  Les établissements devront faire preuve de patience et de tolérance face aux apprentis qui n’auront pas pu se former en entreprises.  Les enseignants tentent de maintenir les apprentis au niveau, cette situation engendre un manque de motivation et renforce le questionnement des jeunes sur une possible reconversion professionnelle

Préparer la formation et la fidélisation du personnel

La fidélisation du personnel est indispensable quand la main-d’œuvre se fait rare. Pour s’assurer de l’implication de son personnel, l’établissement doit manager, former et valoriser. En effet, après presque 1 an d’arrêt pour les hôteliers-restaurateurs, les établissements vont devoir préparer la formation et la fidélisation de leur personnel.

L’État a d’ailleurs mis en place le dispositif FNE-Formation afin de répondre aux besoins des entreprises, notamment celles placées en activité partielle. En 2021, le FNE-Formation accompagne les entreprises proposant des actions de formation concourant au développement des compétences de leurs salariés et structurées sous la forme de parcours. L’objectif est d’inciter les établissements à former leurs équipes pour les motiver et les conserver.

Suite à de nombreux mois sans exercer, il sera difficile pour beaucoup de reprendre le rythme du métier. Certains envisagent donc d’effectuer des répétitions avant la réouverture pour remonter les équipes et réadapter les salariés aux exigences du métier. 

L’importance de sécuriser et rassurer les clients

Afin que les clients reprennent le chemin des restaurants, il est indispensable de la part des établissements de les sécuriser et de les rassurer. Les équipes devront être formées aux modes opératoires du protocole sanitaire.  En plus des distanciations, du port du masque et du gel hydroalcoolique, un dispositif de traçage de la clientèle à l’aide d’un QR code à flasher à l’entrée devrait être mis en place dans les établissements. Si un client est cas contact, l’application TousAntiCovid lui enverra une alerte orange ou rouge selon le degré de risque de contamination via son téléphone.  Certains établissements voient plus loin et envisagent la mise en place de sas de décontamination, de lampes à ultraviolets ou encore de purificateurs. Ces solutions pourraient être efficaces pour la réouverture complète d’un établissement mais restent très coûteuses.

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